Patron de la station SNSM du Golfe du Morbihan

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Maurice Puget SNSM Morbihan Accueil / Rencontres / Patron de la station SNSM du Golfe du Morbihan

Sensibles à l’engagement des Sauveteurs en Mer, Maud & Patrice Caudal ont eu la chance de rencontrer l’équipe morbihannaise à l’occasion de la projection du film « Tempêtes » au cinéma Ti Hanok à Auray lors d’une soirée-débat sur le thème de la sécurité en mer. Lumière sur  la station SNSM du Golfe du Morbihan à travers le regard de son patron, passionné et passionnant, Maurice Puget.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que l’équipe en place dans le Morbihan ?

Je suis le patron de la station SNSM du Golfe du Morbihan. Je suis responsable des hommes et du matériel. Mon rôle consiste à m’assurer que l’équipage soit bien entraîné avec assez de qualification pour pouvoir intervenir efficacement et en toute sécurité, toute l’année et 24h/24. Notre station de sauvetage, comme les 187 stations permanentes de France, est composée d’hommes et de femmes qui sont 100% bénévoles. Notre équipage morbihannais comprend un président, un trésorier, un patron titulaire, quatre patrons suppléants et entre 20 et 25  bénévoles opérationnels.

Aujourd’hui, nous devons gérer deux problématiques :

            1. Recruter des sauveteurs

La première est celle du recrutement. Pour partir en intervention, il faut être suffisamment nombreux. Par exemple, pour faire partir la vedette de notre station, il faut au minimum quatre personnes. L’idéal serait cinq ou six. Souvent, nous intervenons avec deux bateaux car il y a un temps de mise en route à prendre en considération. Le zodiac de 6 mètres, qui va très vite, requiert trois personnes pour partir. Nous devons donc être sept au minimum entre la vedette et le zodiac. L’idéal serait de pouvoir tourner avec une équipe de trente personnes mais à ce jour nous n’y arrivons pas car nous rencontrons des difficultés pour recruter des bénévoles.

            2. Assurer l’autonomie financière de la station

Notre station est autonome financièrement. Nous devons subvenir à l’entretien et en partie à l’achat de nos moyens. Par exemple, notre nouvelle vedette « SNS 277 Charles-Pilorget », du nom du fondateur défunt de notre station, a coûté 500 000 euros. Cette somme a été financée à hauteur de 380 000 euros par des dons. La recherche de fonds est un travail très important car essentielle pour notre fonctionnement. C’est pour cela que nous organisons régulièrement des opérations pour faire connaître la SNSM comme dans le cadre de la Semaine du Golfe où nous avons un stand à Port-Blanc.

Rencontre avec Maurice Puget, Patron SNSM de la station du Golfe du Morbihan

SNSM Golfe du Morbihan

Quels sont vos critères de recrutement ?

Etre sauveteur en mer demande une connaissance de la mer. Nous ne demandons pas des capitaines au long cours mais des personnes qui disposent d’un permis côtier et qui savent faire de la voile. Le nerf de la guerre est souvent la disponibilité des personnes car la plupart d’entre elles sont en activité. Second critère, le lieu d’habitation. Nos moyens doivent partir dans les 15 minutes suivant l’appel de détresse. Nos bénévoles doivent donc vivre entre 10/12 minutes maximum de Port-Blanc. Enfin, l’âge des sauveteurs ne doit pas excéder les 68 ans car au-delà, nous ne sommes plus autorisés à naviguer.

Quel est le profil de vos bénévoles ?

Nous avons tous les profils. Dans le Golfe du Morbihan, nous avons beaucoup de plaisanciers. Tous les corps de métier sont représentés, commerçants, kinés, enseignants, mécaniciens… Ce qui les pousse à s’engager auprès de la SNMS est leur goût pour la mer et l’envie de donner de leur temps pour aider les autres…

Etre sauveteur en mer dans le Morbihan. Pouvez-vous nous parler des spécificités de votre action dans les eaux du Morbihan ?

Nous intervenons à 95% sur des bateaux de plaisance, voiliers, bateaux à moteur… Nous sommes souvent confrontés à des pannes liées à des bouts et des filets coincés dans les hélices, des problèmes électriques… Le classique dans le Golfe du Morbihan est l’échouement lié à la méconnaissance des courants et des emplacements des parcs à huîtres, surtout pendant la saison estivale où l’on vient secourir des plaisanciers qui les découvrent. L’année dernière, nous n’avons pas eu à déplorer d’incidents graves.

  • Une technique de sauvetage spécifique au Golfe du Morbihan

Pour secourir une embarcation échouée, nous partons à deux bateaux. Le premier tire sur le mât ce qui permet de le faire gîter et de lever la quille… Le second le tracte pour le sortir de sa mauvaise passe…

  • Former et sensibiliser

Nous faisons profiter les écoles de croisière du Morbihan (les Glénans, GMCVoile, l’Ancre…) et les associations de navigateur de notre expertise du secteur. Nous intervenons pendant leurs sessions de formation de chef de bord/moniteur. L’idée est pendant une ½ journée de leur présenter la SNSM et les procédures de sécurité. Concrètement, nous leur expliquons les manœuvres à faire en cas d’accidents : communiquer une alerte avec le CRR (Certificat Restreint de Radiotéléphoniste), préparer le bateau pour les secours, se mettre en sécurité, tirer un feu de détresse… Il faut savoir que nous mettons en moyenne 40/45 minutes à arriver sur place. Nous faisons des exercices avec eux et c’est vraiment super car ils vont eux-mêmes former de futurs navigateurs qui seront donc sensibilisés à la question de la sécurité. C’est un cercle vertueux.

  • Agir aussi auprès des enfants et des jeunes

La formation est essentielle auprès des publics les plus jeunes. Nous intervenons dans les écoles primaires, les collèges et lycées de Vannes, d’Auray, Mériadec et de Larmor-Baden. On sensibilise le jeune public aux procédures de sécurité. L’un de nos fers de lance est le port du gilet de sauvetage qui est malheureusement non obligatoire et pourtant essentiel. Nos opérations ressemblent à celles que l’Etat faisait il y a 40 ans pour le port de la ceinture de sécurité en voiture. Ce sont les enfants qui ont obligé leurs parents à les mettre. Nous comptons sur la jeunesse pour changer les comportements.

Quel dispositif avez-vous mis en place pour cette 10ème édition du Golfe du Morbihan ?

La station SNSM du Golfe du Morbihan n’est pas dans le dispositif de sécurité. L’équipe de la Semaine du Golfe fait appel aux sauveteurs SNSM du Centre de Formation et d’Intervention de Lorient (CFI) qui viennent avec une quarantaine de zodiacs, deux vedettes, un zodiac médicalisé… Ce sont les jeunes en formation pour devenir sauveteurs sur les plages qui sont mobilisés sur l’événement. Nous, nous sommes en soutien, aux ordres du CROSS. Nous sommes mobilisés et prêts à intervenir toute la semaine.

  • Un stand SNSM à Port-Blanc

Pendant toute la semaine, nous accueillons le public à Port-Blanc sur un stand où nos différents produits sont présentés… C’est l’occasion pour nous d’échanger sur notre action et de présenter nos moyens.

Rencontre avec Maurice Puget, Patron de la Station SNSM du Golfe du Morbihan

10ème édition du Golfe du Morbihan

  • Jeudi 30 mai – Démonstration de sauvetage à Arradon

Une démonstration de sauvetage à la Pointe d’Arradon est organisée le jeudi 30 mai à partir de 14h. Nous allons l’axer cette année sur les gilets de sauvetage autogonflants. C’est un sujet qui nous tient à cœur car malheureusement les gens ont l’impression que leur gilet de sauvetage a une durée de vie éternelle. Un achat pour la vie. Une idée reçue des plus dangereuses car passé un certain temps, ils ne sont plus opérationnels, il faut les réviser et/ou les changer. C’est essentiel. Nous intervenons auprès de compagnies d’assurance sur le sujet et c’est toujours effarant de constater l’état des gilets des participants…

Quelles sont vos recommandations pour les participants de cette nouvelle édition ?

Il faut impérativement être prudent et porter un gilet de sauvetage.

Plus d’un millier de bateaux traditionnels et classiques sont attendus, cela fait beaucoup de monde sur l’eau. Avec les courants, le vent, l’affluence, les chocs sont vites arrivés. Il faut être vigilant, ne pas aller vite, faire attention aux grands navires, être raisonnable pour la sécurité de tous.

En mer, il faut toujours avoir en tête qu’il n’y a pas de règles de priorité, ce n’est pas comme sur la route. Il y a beaucoup d’idées reçues sur le sujet, il faut vraiment être en alerte permanente et faire attention à ce qui se passe autour de vous.

Votre devise pro/perso ?

En tant que patron SNSM, au nom de l’équipe, je parlerai d’engagement et de don de soi.

Comment définiriez-vous votre art de vivre à l’Ouest ?

Vivre à l’ouest, c’est que du bonheur. Vivre dans le Golfe du Morbihan, c’est profiter d’un cadre de vie magnifique avec une certaine douceur de vivre mêlant sérénité et tranquillité. Je suis d’autant plus objectif que je ne suis pas breton mais savoyard. Passionné de haute montagne, je me suis mis à la voile car j’aime la dimension technique inhérente à cette pratique sportive. J’ai vécu à Madagascar, Annecy, Bayeux… nous sommes à Vannes depuis 1992. On peut difficilement quitter un si bel endroit.

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