Propriétaire du Sémaphore de la Croix – Ile de Groix

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Rencontre avec Marie-France Berthomier, propriétaire attachante du Sémaphore de la Croix sur l’île de Groix dans le Morbihan. L’équipe Demeures Marines a l’honneur d’être en charge de la vente de ce lieu d’exception, véritable bijou du patrimoine maritime breton. Parce que l’histoire entre ce lieu et cette femme déterminée est passionnante et digne d’un roman, nous avons voulu la mettre en lumière.

Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Sémaphore de la Croix ?

A l’origine, avec mon mari et mes enfants, nous sommes tombés amoureux de l’île de Groix. Un premier séjour idyllique du côté de la plage des Sables Rouges nous a conduit à passer ensuite tout un été sur l’île… Une location estivale qui deviendra annuelle. L’île de Groix est ainsi devenu notre refuge pour nous ressourcer loin de Paris, le temps des week-end et des vacances. Quatre ans plus tard, nous achetions notre première maison au centre de l’île. Dans les années 2000, en allant nous balader du côté des Sables Rouges, jolie plage située en contre-bas du sémaphore, j’ai vu un panneau qui indiquait la vente imminente de ce bâtiment par la Marine Nationale.

Ce fut un coup de cœur immédiat ! Je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité d’autant plus que ma retraite n’allait pas tarder à arriver et qu’en tant que passionnée de vieilles pierres, le Sémaphore se présentait comme un lieu merveilleux pour entamer un nouveau projet de rénovation.

Une acquisition riche en émotions

La Marine nationale a organisé une vente à la bougie pour le sémaphore de la Croix. Il s’agit d’une vente où la durée de l’enchère est limitée à la consumation de deux petites bougies. C’est un souvenir extrêmement fort car ce type de vente est très prenant avec une dimension psychologique importante pour tenir les enchères, reprendre la main, répondre… L’enjeu personnel était très fort aussi, je jouais mon avenir sur l’île de Groix. Quand la bougie s’est éteinte et que j’ai remporté la vente, l’assistance m’a applaudi et les officiels de la Marine m’ont félicité… Ce fut un moment marquant qui m’a donné de la force pour engager cette rénovation d’envergure…

Le Sémaphore était en ruine, c’était désormais de ma responsabilité de le sauver, de le faire revivre. J’ai vraiment eu le sentiment d’être investie d’une mission. 

Un projet de rénovation de longue haleine

Le temps de l’étude

Après plus d’une année d’étude du projet, j’ai décidé de partir sur des travaux plus importants que ce que j’avais imaginé initialement afin de faire du Sémaphore une maison d’hôtes de prestige. Un projet mi-familial/mi-professionnel en quelque sorte. Les travaux ont démarré en 2005 et ont duré deux années complètes. Le Sémaphore a (ré)ouvert ses portes pendant l’été 2007. Un moment marquant pour moi a aussi été cette étape du permis de construire où il a fallu s’engager financièrement auprès des fournisseurs avec les économies de toute une vie. Cela peut donner le vertige jusqu’au moment où on passe le cap avec le fameux déclic… Le projet était lancé ; contrats signés ; opération assumée !

Le temps des choix

Lorsque les travaux ont démarré, je me suis concentrée sur le gros œuvre et l’optimisation des surfaces. Une fois cette étape passée, il a fallu réfléchir à l’organisation des trois niveaux du sémaphore en respectant son identité et son caractère car n’oublions qu’à l’origine, c’est un bâtiment militaire. Au rez-de-chaussée, je suis partie sur la mise en valeur de pierre avec une décoration minérale. L’ancien mât en pierre du sémaphore est devenu le support de la table d’hôtes autour de laquelle j’organise les repas… Le premier étage, dédié aux suites, a été imaginé dans un esprit plus luxueux, cosy avec une note masculine pour respecter l’ADN du lieu. Au dernier étage, les boiseries s’imposent et constituent le décor enchanteur du salon et de sa vue à 180° sur l’océan.

 

Une histoire prédestinée – Une philosophie de vie

J’aime raconter cette anecdote qui est 100% véridique. Avant même de devenir propriétaire du sémaphore, j’avais déjà chiné toutes les lampes et appliques des 1er et 2ème étages.

Je crois beaucoup à la projection psychologique en partant du principe que ce que l’on souhaite vraiment, on l’obtient toujours.

L’idée est d’investir psychologiquement dans ses rêves et d’être sûre de soi, sûre que les choses vont se concrétiser. Je vous le certifie, ça fonctionne ! A partir du moment où j’investissais dans mon rêve, c’était une évidence pour moi que le sémaphore ferait partie de ma vie et ce avant même de savoir qu’il était en vente. C’est un bâtiment qui m’a toujours interpellé et je me suis toujours dis qu’un jour il serait à moi… ça c’est passé ainsi pour cette acquisition et pour tout ce que j’entreprends de manière générale tant dans ma vie privée que professionnelle. Pour moi, c’est une philosophie de vie. J’ai inculqué deux principes à mes enfants. Le premier est : « si tu veux, tu mets les moyens et tu peux« . Ma grand-mère disait, « ce que tu ne sais pas faire aujourd’hui, tu as la nuit pour apprendre« . Je considère que rien n’arrive par hasard car nous créons les choses. Une autre idée que je répète à mes enfants et petits-enfants : « tous les jours, quand vous vous levez, vous allez devoir prendre un chemin et l’assumer car il n’y aura pas la possibilité de revenir en arrière. Vous choisissez cette orientation et si elle n’est pas judicieuse, c’est uniquement à vous de vous en vouloir ». Notre vie est une accumulation de choix, de décisions, d’orientations… Le plus dur est de faire les bons… et quand ils ne le sont pas, de les assumer. Il faut savoir avancer pour ne pas perdre.

Comment avez-vous investi ce lieu hors du commun ?

J’ai mis beaucoup de temps à m’approprier le sémaphore. Dans mon esprit, il a été pendant longtemps, « le bâtiment », et progressivement, il est devenu ma maison. Je le connais par cœur, il n’y a pas un coin du sémaphore qui m’échappe.

J’ai habité dans toutes les chambres et je les aime indifféremment. Chacune a son ambiance et apporte des sensations physiques et olfactives différentes. Les suites du rez-de-chaussée, par exemple, sont originales car reprises sur la roche. J’aime cette odeur de chaux et de pierre.

Les sens sont mis en éveil au sémaphore avec l’air marin bien sûr mais aussi cette odeur de menthe sauvage, de cumin et de fleurs… un bouquet olfactif unique que j’apprécie passionnément.

Quelle a été votre connexion avec Demeures Marines ? Comment avez-vous croisé le chemin de Maud & Patrice Caudal ?

Je les ai appelés sur les recommandations d’une relation. Nous avons eu une très belle connexion au téléphone, le courant est passé tout de suite. Ensuite, Maud & Patrice sont venus nous rencontrer sur l’île de Groix… Une belle rencontre.

Comment définiriez-vous votre art de vivre à l’ouest ?

Habiter sur l’île de Groix, au sémaphore, c’est choisir de vivre en harmonie avec la nature qui est ici totalement préservée. Je n’ai jamais été « sauvage » mais j’ai toujours aimé vivre dans la nature, un peu à l’écart, tout en étant proche de tout… Vivre à l’ouest, c’est être connecté aux éléments en quelque sorte.

 decouvrir le semaphore de la croix 

Crédits photos travaux – Marie-France Berthomier